Eden H, en 2ème année de Médecine à Poitiers nous parle de son parcours et du vécu de sa PASS
Quelle année était votre PASS, quel était son numerus clausus ?
2017 – 2018, 201
Votre bac, votre spécialité et votre mention ?
Bac S, spé SVT, mention très bien
Obtention de la PASS en primant(e), doublant(e) ou triplant(e) ?
Doublante
Quel(s) concours avez-vous passé ? Votre classement dans les différentes filières ?
Médecine : 69e/1040 (classement final) – Kinésithérapeute : 60e avant choix – Maïeutique : 46e avant choix
Votre niveau au lycée ? Etiez-vous assidu ou dilettante ?
J’étais une très bonne élève au lycée, je travaillais régulièrement sans pour autant ne faire que ça. J’avais donc énormément d’activités extra-scolaires et je ne me mettais pas de pression.
Lors de votre PASS, habitiez-vous chez vos parents ? Tout(e) seul(e) ? En colocation ?
Seule en appartement
Quelle était la durée de votre trajet fac – habitation ?
10-15 minutes à pied de la fac
Avez-vous trouvé vos repères facilement à la fac ?
Pour les P1, il est très facile de se repérer dans la fac de Poitiers puisque l’amphi Debré, la bibliothèque et le CREM sont les seuls lieux que nous fréquentons vraiment.
Avez-vous travaillé les cours l’été avant votre rentrée en PASS ? Pourquoi ?
Pour ma première P1, je n’ai rien révisé du tout puisque je savais que l’année allait être difficile et longue donc je ne voulais pas me mettre la pression avant même le début des cours.
Lorsque j’ai redoublé, j’ai décidé de profité de mon été à fond afin de recharger les batteries et d’être en forme pour la rentrée. Je n’ai donc rien révisé mais j’ai préparé mon bureau, j’ai réorganisé mes cours et j’ai trié afin de ma sentir prête.
Pratiquiez-vous une activité physique en PASS ? Si oui, combien de temps/fois par jour/semaine ?
Pour mes deux années de P1, je pratiquais 1h30 de sport avec le SUAPS (sport universitaire) par semaine. L’université permettant un large choix d’activités, j’en ai profité pour tester un sport différent à chaque semestre : jujitsu, musculation, escalade, athlétisme.
Durant le deuxième semestre de mon année de redoublement, je me suis également mise à faire 30 minutes de musculation par jour. C’était des petites séances que je faisais seule dans mon appartement mais ça me permettait de me vider la tête et de me sentir mieux. J’avoue que, pendant les révisions, je n’étais plus aussi assidue…
Aviez-vous des loisirs ? Des sorties ?
Durant ma première P1, je ne sortais vraiment pas beaucoup. Je mangeais juste au resto U avec mes amies environ une fois par semaine et nous sortions de temps en temps le week-end pour décompresser mais rien de bien fou. N’ayant pas mes parents à proximité, je passais la plupart de mon temps sur Poitiers, à travailler.
En deuxième P1, je me suis accordée beaucoup plus de liberté. J’essayais de faire une petite activité tous les week-ends et une fois pas mois, je descendais sur Montpellier pour voir mon copain et de la famille. Donc, une fois dans le sud, je travaillais moins et j’en profitais pour me détendre. Je suis même partie quelques fois en week-end (en amoureux :D) où je ne touchais pas mes cours du tout.
Aviez-vous dans votre famille des médecins, dentistes ou pharmaciens ?
Non pas du tout mais je ne pense pas que ça soit d’une grande aide en général.
Combien d’heures de sommeil aviez-vous par nuit ?
Je ne suis pas une grosse dormeuse donc en général je dormais environ 6h-6h30 par nuit et j’arrivais à être en forme. Cependant, il m’arrivait parfois de fatiguer pendant ma journée de travail, je faisais alors une sieste d’une vingtaine de minutes.
Il ne faut pas se refuser du sommeil juste par peur d’être en retard. Les seules fois où j’ai essayé de lutter, je m’endormais sur mon bureau pendant une heure (ou plus) et je me réveillais avec un désagréable mal de cou et de dos.
Je pense qu’il est aussi important de choisir les cours à réviser pendant les heures où on risque le plus de s’endormir. Par exemple, pour moi ça pouvait être ne jamais faire d’anatomie après le repas de midi mais privilégier les entraînements et les QCM qui me gardaient active.
Combien d’heures travailliez-vous par jour ?
En première année, je n’allais pas en cours le matin, je commençais à travailler chez moi vers 8h, je faisais une pause d’environ 1h30 à midi et j’allais au tutorat de 19h à 21h tous les soirs. Lorsque le tutorat ne finissait pas trop tard, je continuais souvent un peu à travailler. Cela fait donc environ 9h de travail chez moi + tutorat.
Durant les week-ends où je restais sur Poitiers, il m’arrivait parfois de travailler 11h ou 12h toute seule.
Pendant ma deuxième P1, j’avais décidé de réduire mes heures de travail. Je n’allais toujours pas à la plupart des cours en amphi ce qui me permettait de me lever plus tard et je n’allais qu’une ou deux fois par semaine au tutorat. Je commençais donc à travailler en général à 9h, une heure de pause à midi, puis je continuais jusqu’à 22h avec une pause goûter dans l’après-midi. Cela restait intense mais je me reposais davantage durant le week-end.
Quelle était votre méthode de travail pour l’apprentissage ?
Je faisais une première approche du cours en lisant très attentivement les polycopiés du tutorat, à grands coups de surligneur et de petites notes. J’avais fini par installé un code couleur très précis qui me permettait de m’y retrouver facilement.
Ensuite, cela dépendait beaucoup de la matière.
-UE1 : beaucoup de schémas pour la génétique et le métabolisme puis de l’entraînement répétitif et quotidien pour l’atomistique, la chimie orga (à faire chaque jour), la biochimie et la bioénergétique.
-UE2 : la matière du par coeur par excellence donc je fonctionnais sous forme de tableaux, de schémas et de relecture régulière des cours
-UE3a : longue lecture pour la compréhension puis grandes fiches de formules accrochées tout autour de mon bureau + beaucoup d’entraînements
-UE4 : matière facile à comprendre avec quelques tableaux et formules faciles à apprendre (accrochées dans mes toilettes) mais il faut ensuite arriver à appliquer tout ça pour que cela devienne un automatisme donc beaucoup de QCM
-UE3b : nécessite une très bonne compréhension des cours que je ne pense pas avoir réussi à atteindre donc je me passerai de conseils pour celle-là…
-UE5 : des schémas en pagaille mais moi j’avais aussi beaucoup travaillé avec un logiciel d’anatomie en 3D ce qui me permettait de mieux visualiser et de prendre des captures d’écran (très pratique)
-UE6 : relire encore et encore les cours + utilisation de Anki (logiciel permettant de réviser ses fiches plus dynamiquement)
-UE7 : ANKI +++ pour les dates et les chiffres de santé publique, entraînements pour la LCA et prendre le temps de réfléchir vraiment sur les sujets afin de ne pas simplement recracher les cours (sous forme de discussions avec d’autres étudiants par exemple)
-UE spé med : petits cours en général donc je les avais quasiment tous réécrits avec des schémas mais le plus important ça reste les annales +++
Faisiez-vous des fiches ? Si oui comment ?
Je faisais des fiches pour les formules mathématiques et pour mes cours de sciences humaines (pour résumer les cours de Pain) mais pas vraiment pour le reste puisque j’utilisais même Anki pour réviser mes dates et mes chiffres.
Cependant quand je bloquais vraiment sur un passage dans un cours, il m’arrivait d’en faire une fiche et de la garder sur mon bureau pour la relire plus régulièrement.
Avez-vous travaillé seul(e) ? En groupe ?
Je travaillais seule, avec de la musique en fond parce que le silence finissait par me rendre folle.
Travailliez-vous à la bibliothèque de votre université ou chez vous ?
Chez moi puisque je n’aimais pas aller à la BU parce qu’il faut y aller tôt pour réserver une place et on ne peut pas y travailler en pyjama !
Etiez-vous au tutorat de votre fac ou dans une prépa privée ? Pourquoi ? Que recommandez vous ?
Je n’étais qu’au tutorat puisqu’il est très bien organisé à Poitiers et on se sent soutenu durant cette année difficile. Il y a un gros travail des tuteurs pour que les cours soient claires et compréhensibles et grâce à l’ENT on a même des fiches ou des schémas d’anciens P1ainsi que des entraînements. Les colles (une fois par semaine) me permettaient aussi de garder un objectif en tête ce qui est très important pour une année comme celle-ci où seul l’examen final compte.
Je pense que le tutorat permet aussi de mieux se situer pour le concours par rapport à une prépa privé. En effet, un concours blanc de 100 personnes ne remplace pas celui de 1000 du tutorat.
Etiez-vous bien classé aux colles du tutorat et/ou de la prépa privée ?
Au début, ce n’était pas exceptionnel, j’étais la plupart du temps au niveau de la médiane dans à peu près toutes les matières. Petit à petit, j’ai commencé à m’améliorer dans certaines mais je restais assez mal classée dans d’autres (coucou l’UE2).
En redoublant, c’était évidemment plus simple d’avoir des bonnes notes et j’ai majoré plusieurs fois.
Aviez-vous du retard dans vos cours ? Si oui, comment le gériez-vous ?
Etant très organisée, j’avais des plannings qui me permettaient de ne pas prendre trop de retard et des listes pour voir si j’avais négligé certains cours.
Cependant, il est normal de se sentir un peu dépassée à un moment donné, au lieu de paniquer, je gardais mon calme et je m’organisais pour que dans les jours qui suivent je puisse le rattraper.
C’est surtout au premier semestre qu’il est important de ne pas se laisser aller parce que les révisions sont très courtes mais au deuxième semestre, avec une mois et demi de révisions, c’est parfois bien d’avoir un peu de retard pour ne pas tourner en rond trop vite.
Quel était votre rythme de travail ?
Je me levais et je faisais mon programme pour la journée en essayant de ne pas négliger certaines matières. Le plus dur quand on sort du lycée, c’est de s’imposer un rythme soutenu mais qu’on pourra tenir pendant plusieurs mois. J’y suis donc allés doucement en début, m’accordant beaucoup de pauses.
Au fur et à mesure, on s’habitue à travailler de manière aussi régulière et nos capacités de concentration augmentent. Je pense qu’il faut se laisser le temps de trouver son rythme même si le premier semestre passe extrêmement vite. C’est inutile de se forcer à travailler ce nombre précis d’heures parce que vous avez lu quelque part que c’était comme ça. Commencez tranquillement sans pour autant vous relâcher et tournez vous vers des P2 en cas de besoin ou de soutien.
Dans quel état d’esprit étiez-vous pour réussir ? Esprit compétition ? Altruiste ?
Je ne me sentais pas du tout en compétition avec les autres de la promo. La seule compétition, elle était avec moi-même parce que même si c’est un concours, c’est en donnant le meilleur de soi qu’on arrive, pas en écrasant les autres. Ainsi, si une de mes amies me demandait quelque chose, je l’aidais.
L’important c’est juste de rester motivé et déterminé !
Vous étiez plutôt stressé(e) ou plutôt décontracté(e) ?
Assez stressée en général surtout en tant que doublante puisqu’on sait que c’est la dernière chance.
Il m’arrivait d’avoir des grosses montées de stress quand j’avais l’impression de ne pas pouvoir y arriver mais la gestion de ces moments-là fait aussi partie de la sélection. Il faut apprendre à se détendre et à souffler même sous la pression.
Quelle attitude aviez-vous en cours théorique ? Concentré(e) ou dispersé(e) ?
Je n’allais que à certains cours (ceux où j’aimais les profs) parce que sinon je n’apprenais rien et je finissais souvent par m’endormir…
Comment preniez-vous vos cours ? Sur ordinateur ? Sur papier ? Avec un dictaphone ?
Je n’utilisais pratiquement que les polys du tutorat mais les (rares) fois où j’allais en cours, je prenais des notes à la main.
Vous serviez-vous des annales pour réviser ?
On a les annales pour les périodes de révisions et il est ESSENTIEL de les faire. Dans beaucoup de matières il y a des questions récurrentes. De plus, avoir les sujets des années précédentes permet aussi de s’entraîner à gérer son temps.
Comment était organisée votre journée ?
Explications plus haut
Quels seraient vos conseils pour les futurs étudiant(e)s en PASS ?
Avant de vous engager dans cette voie, soyez sûr de vous parce qu’aller en médecine parce que ça fait joli ça ne sert à rien. Il faut de la motivation en béton et beaucoup de volonté. Ne vous attendez pas à la folie de la vie étudiante.
Cette année représente une forme de sacrifice pour pouvoir faire le métier de ses rêves. Alors, il faut être à fond et ne pas se laisser décourager. Imprimez vous des répliques inspirantes et collez les partout chez vous parce que vous en aurez besoin ! Ne vous isolez pas non plus, vous allez avoir besoin de soutien et d’encouragements même si parfois ça devient juste exaspérant. Vous vous sentirez peut-être seul aussi parce que c’est une épreuve qui s’affronte sans compagnon mais dites vous qu’un jour vous allez en rire de tout ça.
Qu’est ce qui vous a fait réussir selon vous, par rapport aux autres étudiants ?
Ne pas avoir lâché tout simplement. Ma première année, j’ai raté le concours d’une dizaine de places et j’étais effondrée mais je me suis remotivée et j’ai décidé d’y retourner et d’y arriver surtout.
(Doublant uniquement) Qu’est ce qui a contribué selon vous, à votre redoublement ? Quels enseignements en avez-vous tiré pour in fine, réussir ?
Je ne l’ai raté que de très peu la première fois donc j’imagine que ça s’est joué à un léger manque de concentration pendant le concours du 2e semestre. Au final, mes méthodes de travail ont eu le temps d’évoluer encore plus et j’ai réussi à passer une deuxième année bien plus sereine.
Pour terminer, comment avez-vous trouvé cette première année des études de santé ?
C’est difficile à tous les niveaux. Si on est comme moi avec sa famille très loin, cela complique encore plus la tâche. Alors c’est long, épuisant, stressant et toute ta vie tourne autour de ce concours pendant tout ce temps. Mais le sentiment de fierté qui découle de sa réussite en vaut vraiment la peine. C’est un défi qu’on se lance à soi-même et on en sort grandi je pense.
Que pensez-vous du site www.reussirsante.fr ?
Très intéressant dans l’ensemble mais ne pas s’attarder si tous les témoignages vous font trop stresser