Louis G, en 2e année de Médecine à Paris 5 nous parle de son parcours et du vécu de sa PASS
Quelle année était votre PASS, quel était son numerus clausus ?
2017 – 2018, Le numérus clausus cette année était de 351 en médecine, 114 en pharmacie, 43 en odontologie et 31 en maïeutique. Les places en kiné étaient variables suivant les écoles.
Votre bac, votre spécialité et votre mention ?
Bac S, spé SVT, mention très bien
Obtention de la PASS en primant(e), doublant(e) ou triplant(e) ?
Primant
Quel(s) concours avez-vous passé ? Votre classement dans les différentes filières ?
À Paris 5, l’UE de spécialité médecine est commune avec celle de kinésithérapie. J’ai donc passé le concours médecine/kiné. J’ai fini 332 au classement définitif.
Votre niveau au lycée ? Etiez-vous assidu ou dilettante ?
J’étais mauvais voire très mauvais en seconde et première, et j’ai décidé d’être plus sérieux en terminale, sans toutefois faire partie des meilleurs élèves de la classe.
Lors de votre PASS, habitiez-vous chez vos parents ? Tout(e) seul(e) ? En colocation ?
Chez mes parents.
Quelle était la durée de votre trajet fac – habitation ?
Environ 30-40 minutes.
Avez-vous trouvé vos repères facilement à la fac ?
J’ai eu la chance d’avoir des amis qui étaient déjà passés par la PASS dans cette fac-là donc j’avais déjà quelques repères au début de l’année. Le tutorat (C2P1) de Paris 5 aide aussi énormément pour être plus à l’aise à la fac : on nous explique quasiment tous les outils proposés par la fac, ceux proposés par le tutorat, et aussi les élements de base de la vie étudiante (où manger, les biblis etc.).
Au fur et à mesure que les jours passent, on prend vite ses marques entre les amphis, les salles de TD, la BU et les endroits où manger.
Avez-vous travaillé les cours l’été avant votre rentrée en PASS ? Pourquoi ?
J’ai effectué la pré-rentrée de deux semaines proposée par le tutorat, qui commençait mi-août. Je n’ai pas touché à un poly avant le premier jour de cette pré-rentrée. C’est super important de profiter de ses vacances jusqu’au bout, pour ne pas avoir de regrets une fois que l’année a commencé. « Avant l’heure c’est pas l’heure, après l’heure c’est plus l’heure », phrase bateau qu’on connaît tous mais c’est vraiment le cas. Il faut savoir faire la différence entre les moments où il faut travailler et ceux où on peut s’accorder des moments de détente.
Pour revenir sur la pré-rentrée, elle était très complète. Déjà, elle avait lieu dans les amphis de la fac, ce qui permettait d’être à l’aise dès le début des cours. On a pu aborder un tiers du programme (ce qui, en étant primant, est considérable) et se familiariser avec les chapitres un peu plus compliqués. Il y avait des séances d’exercices corrigés en amphi avec des tuteurs hyper calés. On a aussi eu des séances de méthodologie et de témoignages afin de commencer le semestre avec tous les outils en main. On a eu à la fin un concours blanc pour se faire une idée de ce qu’on attendait de nous au concours (et surtout pour apprendre à remplir une grille qcm ahahah).
Tout ça s’est cloturé par un bon déjeuner de pré-rentrée avec tous les tuteurs et les autres étudiants qui ont participé à la pré-rentrée.
Pratiquiez-vous une activité physique en PASS ? Si oui, combien de temps/fois par jour/semaine ?
J’ai essayé d’en faire au minimum une fois par semaine. Souvent le dimanche matin ou en semaine. Quand je n’en faisais pas, je finissais par être fatigué et je n’étais pas concentré devant mes cours. Ça peut sembler paradoxal, mais faire du sport permet d’être moins fatigué.
Durant la PASS, on accumule une fatigue mentale et notre corps ne travaille pas. Le fait d’inverser ça, en faisant travailler son corps et en reposant son cerveau, c’est primordial. Ça permet aussi de faire retomber le stress, l’énervement et toutes les tensions qui se sont accumulées depuis plusieurs jours.
Aviez-vous des loisirs ? Des sorties ?
Je vais être honnête : je sortais tous les samedis soirs. Alors oui, je ne rentrais pas à 5h (je l’ai fait une fois et j’ai regretté ahah) mais je n’ai jamais, ô grand jamais, remplacé une sortie par du travail. C’était aussi ça qui me motivait pour travailler durant la semaine : cette petite récompense à la fin. J’arrêtais de bosser sur les coups de 19h le samedi, j’allais voir des potes, je prenais un verre avec eux, on mangeait un truc ensemble et je rentrais vers minuit-1h. Bref je n’ai pas délaissé ma vie sociale pour la PASS. Évidemment, sortir tous les jours est impossible, mais on peut très bien garder ses loisirs à condition d’être performant lorsque l’on travaille : qualité prime sur quantité.
Le dimanche souvent je me reposais, je travaillais environ moitié moins que les autres jours de la semaine, j’en profitais pour faire du sport, faire la grasse mat’ ou juste regarder des films/séries sur mon ordi.
Aviez-vous dans votre famille des médecins, dentistes ou pharmaciens ?
Pas de professionnels de santé dans la famille.
Combien d’heures de sommeil aviez-vous par nuit ?
J’esseyais d’être à 8h minimum de sommeil par nuit. Je suis quelqu’un qui dort beaucoup de base, donc j’arrivais pas à dormir 6h et être en forme. Il y a des nuits où je dormais moins mais j’étais vraiment crevé le lendemain et je n’étais pas attentif en cours ou alors je m’endormais à la bibli.
Combien d’heures travailliez-vous par jour ?
Info importante : je me faisais un planning précis semaine par semaine, jour par jour, heure par heure (je détaille dans le point suivant). Info important n°2 : je ne comptais pas les pauses dans mes heures de travail, même celles de 5 minutes.
Au tout début du semestre (les 10 premiers jours on va dire, en comptant la pré-rentrée pour le premier semestre), je me fixais un volume de 8h de travail par jour (donc environ 5 le dimanche si vous avez suivi). Ensuite je montais progressivement à 9h, 10h pour finir par atteindre en moyenne 11h-12h par jour durant le mois de révision (avec toujours moitié moins le dimanche).
Évidemment c’était un objectif à atteindre et je n’ai pas fais toutes mes révisions à 12h pile par jour. Il m’est arrivé durant le semestre d’avoir des journées compliquées où je n’arrivais pas à faire plus de 5h-6h de travail parce que j’en avais marre.
Quelle était votre méthode de travail pour l’apprentissage ?
EXPLICATION EMPLOI DU TEMPS : comme je l’ai dit, chaque minute de ma semaine était fixée par avance dans mon planning. Le dimanche soir, je prenais une feuille A4 en mode paysage, et je faisais une colonne par jour de la semaine (de lundi jusqu’à dimanche). Dans cette colonne, je notais les cours et les TD avec les heures exactes (par ex : 12H->13h30 : Cours Physique), étant donné que j’allais à tous les cours et TD. Ensuite, je remplissais l’espace restant pour arriver à 9, 10 voire 11h suivant le besoin, toujours en détaillant heure par heure, en mettant les pauses (genre 11h20->11h40 : Pause) et en prenant compte du temps de trajet entre chez moi et la fac ou la bibli.
Concernant la méthode, il faut distinguer le premier et le second semestre, car à Paris 5, le premier est très axé réflexion alors que le second est beaucoup plus par coeur.
PREMIER SEMESTRE :
Je me rendais à absolument tous les cours, afin de comprendre au mieux les différents chapitres. De plus, dans certaines matières on avait des profs vraiment excellents, dommage de s’en priver ! Le chapitre abordé en cours tombait en TD souvent une semaine/10j après. Il fallait faire donc attention à pas accumuler trop de retard.
De manière générale j’essayais de travailler au moins les 3/4 des matières en une journée, en alternant suivant les jours. Chaque matière était ainsi vue tous les deux jours en moyenne. Je m’entraînais souvent sur des exercices dès que j’avais compris certaines notions du chapitre. Rien ne servait de relire 30 fois son cours si on arrivait pas à résoudre un seul exercice. Comme je l’ai dit, la réflexion prime au premier semestre, rien ne sert d’apprendre tout par coeur (une annexe est donnée en biochimie, et les formules sont données en physique). Attention, il faut tout de même connaître sur le bout des doigts certaines notions de cours. Les épreuves du premier semestre durent 3h, il faut donc aussi développer une forme d’endurance lorsqu’on travaille, pour ne pas s’épuiser dès qu’on a finit un exercice.
SECOND SEMESTRE :
Alors là, rien à voir. Déjà il n’y a que des matières de par coeur à part les maths où il y a toutes les formules dans l’annexe. Il n’y donc pas de TD durant le semestre, ce qui allège considérablement le temps passé à la fac. Concernant mon planning, je m’organisais comme au premier semestre, en essayant de voir le maximum de matières en un ou deux jours. Il fallait également faire attention à revenir sur les premiers chapitres au fur et à mesure que le semestre avançait, sinon on oubliait tout ce qu’on avait appris ! Il fallait aussi s’entraîner le plus souvent possible pour s’habituer aux différents pièges dans chaque matière et réussir à bien gérer son temps le jour du concours (les épreuves du second semestre durent une heure, certaines même 30 minutes !).
Faisiez-vous des fiches ? Si oui comment ?
Au premier semestre je n’ai pas fait de fiches. Je me suis servi des polycopiés de cours pour la physique et la chimie et des fiches de prépa et du tutorat pour la biophysique, la biochimie et l’histologie. Je ne m’étais pas inscrit en prépa, les fiches que j’avais venait d’un ami et datait de l’année avant moi (il est très courant que des étudiants revendent leurs fiches l’année suivante, pour un prix très très inférieur à celui de la prépa).
Au second semestre, je me suis servi du polycopié de cours en maths et en icm, des fiches prépa/tutorat en anatomie, santé publique et tronc commun et j’ai rédigé mes propres fiches en SSH et en UE spécifique. Pour la rédaction de mes fiches, je notais tous les élements importants du cours (sur ordinateur) et essayais d’en faire quelque chose de clair et lisible, avant de les imprimer pour pouvoir les surligner et les trier.
Avez-vous travaillé seul(e) ? En groupe ?
J’ai travaillé seul. Au second semestre, j’ai fais des sous-khôlles avec deux camarades : on s’interrogeait mutuellement sur des matières de par coeur, deux fois par semaine.
Travailliez-vous à la bibliothèque de votre université ou chez vous ?
Je travaillais majoritairement chez moi, mais il m’arrivait d’aller à la bibliothèque universitaire ou à l’une des nombreuses bibliothèques parisiennes (BSG/BSB) quand je n’arrivais plus à travailler chez moi, souvent l’après-midi.
Etiez-vous au tutorat de votre fac ou dans une prépa privée ? Pourquoi ? Que recommandez vous ?
J’ai participié à tous les concours blancs et groupes de travail organisé par le tutorat. Je n’étais pas inscrit en prépa mais j’ai récupéré des fiches de l’année précédent la mienne comme je l’ai expliqué.
Le seul intérêt des prépas est leurs fiches (et encore on peut très bien s’en passer dans beaucoup de matières). Je conseille donc de récupérer celles de l’année qui précède la vôtre, ça vous coutera beaucoup moins cher (l’aspect financier est à prendre en compte, les prépas ont un coût non négligeable) et les changements de programme seront minimes.
Si vous faites tous les TD de la fac, les groupes de travail du tutorat et leurs concours blancs, vous aurez tout l’entraînement nécessaire, pas besoin de se surcharger avec la prépa.
Etiez-vous bien classé aux colles du tutorat et/ou de la prépa privée ?
Au premier semestre, je n’étais JAMAIS classé aux concours blancs du tutorat. (Par classé j’entends être dans le numérus clausus). Mon meilleur classement a été celui du vrai concours, donc ne paniquez pas si vous n’avez pas les classements que vous espérez.
Au second semestre, c’était plus mitigé : j’ai eu des excellents classements dans certaines matières et des moins bons dans d’autres.
Aviez-vous du retard dans vos cours ? Si oui, comment le gériez-vous ?
Celui ou celle qui n’a jamais eu de retard n’est pas encore né. Oui j’avais du retard, aux deux semestres. J’essayais de le combler tant bien que mal. Il y a de toute façon un temps de latence entre la fin des cours et le concours, donc même avec des révisions complètes, on peut toujours rattraper son retard. Je dois avouer que j’ai quand même eu plus de mal à rattraper mon retard au premier semestre qu’au second.
Quel était votre rythme de travail ?
Je pense avoir déjà répondu à cette question : le rythme était progressif au cours du semestre pour atteindre le maximum durant les révisions. Je faisais des pauses toutes les 2-3h de travail en moyenne.
Dans quel état d’esprit étiez-vous pour réussir ? Esprit compétition ? Altruiste ?
Il n’y a pas vraiment d’état d’esprit. On est mis en concurrence les uns les autres donc forcément on est indirectement mis en compétition. Il faut faire très attention à ce que la motivation principale ne soit pas cet esprit malsain de « vouloir faire mieux que l’autre ». Aussi, si on veut garder ses amis durant l’année, on ne se met pas en compétition avec eux.
Vous étiez plutôt stressé(e) ou plutôt décontracté(e) ?
Soyons honnêtes, c’est une année éprouvante et stressante. Il y a toutefois des moments un peu plus tranquilles que d’autres mais personnellement, je n’étais jamais décontracté à 100%.
Quelle attitude aviez-vous en cours théorique ? Concentré(e) ou dispersé(e) ?
J’essayais d’être concentré au maximum. Mais bon, un vendredi matin à 8h au mois de novembre, on peut avoir des moments d’inattention ahah
Comment preniez-vous vos cours ? Sur ordinateur ? Sur papier ? Avec un dictaphone ?
J’annotais directement sur les polycopiés ou sur mon ordinateur.
Vous serviez-vous des annales pour réviser ?
Les annales sont utiles les deux dernières semaines avant le concours, après qu’on ait revu tous les chapitres. On n’y touche pas avant ! Il faut les faire dans l’ordre croissant chronologiquement, on commence par les plus anciennes et on finit par les plus récentes.
Comment était organisée votre journée ?
Ce que j’appelais une « bonne journée » (entendre par là avec un bon nombre d’heures) :
Lever 8H
Petit dej, douche 8h-8h30
8h30-10h30 : travail
10h30-10h45 : pause
10h45-12h30 : travail
12h30-13h30 : pause dej
13h30-16h : travail
16h20-19h : travail
19h20-22h : travail
22h-00H : dîner puis dodo
ATTENTION : c’est un exemple, rien ne sert d’en faire autant ou plus si on n’est pas concentré la moitié du temps. Mieux vaut 8h productives que 12h dont 6h à somnoler.
Quels seraient vos conseils pour les futurs étudiant(e)s en PASS ?
N’oubliez pas pourquoi vous avez décidé de vous lancer dans ces études, et croyez en vous, vous pouvez et vous allez le faire.
Qu’est ce qui vous a fait réussir selon vous, par rapport aux autres étudiants ?
J’ai eu la chance d’avoir été bien informé avant ma PASS pour pouvoir aborder celle-ci avec tous les outils nécessaires. J’étais organisé dans mon travail. Forcément, il y avait une part de chance aussi : « tous ceux qui réussissent ont travaillé mais tous ceux qui ont travaillé ne réussissent pas forcément » (la phrase n’est pas de moi mais je la trouve assez juste).
Pour terminer, comment avez-vous trouvé cette première année des études de santé ?
Difficile mais enrichissante, c’est incroyable ce qu’on peut accomplir rien qu’avec sa motivation et des polycopiés. On en apprend beaucoup sur soi-même, sa manière de gérer son stress, de s’organiser etc. Il ne faut pas la voir comme une année destructrice ! Votre vision de cette année y jouera pour beaucoup dans la manière dont vous allez la vivre.
Que pensez-vous du site www.reussirsante.fr ?
Que du bien